La forêt... Un endroit et si imprévisible à la fois. Familier à tous coups, calme et serein comparé aux bruyantes villes. Le fumet des arbres, des fleurs, de la dense verdure d'été ou même l'odeur alléchante du gibier fras... Tout était réconfortant, agréable, envoutant... Il faisait, certes, très humide, mais les brûlants rayons de soleil ne parvenaient pas à percer les feuillus qui gardaient silencieusement les Ruines. Des oiseaux chantonnaient nonchalament de diverses mélodies qui formaient un orchestre guidé par le vent et les arbres.
Là sure le parterre d'herbe grasse, sautillait un lapin. Insouciant, ce dernier sautillait ça et là, reniflant nerveusement l'air à l'affut d'un repas ou d'un prédateur. À quelques longueurs de queue de renard se trouvait un petit animal blanc, touffu, qui regardait fixement sa proie. Applati au sol, il avançait contre le vent; le lapin ne pourrait donc pas repérer son odeur...
Un long silence s'installa... On entendit seulement le vent qui sifflait entre les branches et qui venait ébouriffer le duveteux pelage du jeune renard blanc qui attendait toujours, à l'affut du bon moment, patient comme jamais... Soundain, le petit animal sans defence releva la tête, alerté par un bruissement subtil. Sans perdre une seconde, Volpi fit un bond pour aterrir directement sur sa proie. Celle-ci se débattit et parvint, malgré la solide poigne du renard, à se frayer un chemin sous les pattes du canidé. La bête couru à toute vitesse, mais pas pour longtemps... D'instinct, Volpi se précipita sur elle à toute vitesse et lui happa le cou avec sa gueule. Il l'acheva sans attendre et le posa au sol pour s'asseoir à sa suite. Le renardeau regarda un peu partout autour de lui et vit qu'il se trouvait maintenant au pied d'un grand arbre, ce devait être un Sycomore. À l'abris de ceux qui voudraient lui voler son repas, il plongea ses crocs dans la peau de l'animal dodu et dégusta la tendre et juteuse chair de sa proie.
Le lapin faisait la moitié de sa taille, il ne le mangerait certainement pas en entier, ce serait de la pure gourmandise. Il savait qu'il aurait des ballonements s'il s'emportait de la sorte et, de toute façon, tout bon chasseur sait qu'il n'est pas nécessaire de manger sa proie d'un coup, car la prochaine peut ne pas se montrer avant un long moment... Le fier Di Sangre se contenta donc de l'enterrer au pied de l'arbre pour plus tard, s'il avait faim. Au pire des cas, un autre animal trouverait la carcasse et pourrait manger à sa faim. Après avoir tappoté l'amas de terre, Volpi s'approcha du grand Sycomore pour s'y blottir en boule. Se laissant bercer par les bruits de la forêt, il mit son museau sous sa queue et ferma les yeux. Lentement, le sommeil l'emporta et les bruits environnants disparurent dans la brume de son esprit.
Le paysage de la forêt n'avait pas changé, seule une petite boule de fourrure se démarquant complètement de la forêt venait ponctuer ce magnifique paysage. Ce faisait longtemps qu'il n'était pas venu aux Ruines Mystiques, son berceau natal...
Accueil 
Connexion 
